lundi 14 septembre 2015

Les résidences parisiennes de Saint-Simon


On sait que Saint-Simon naquit dans l'hôtel Selvois, au numéro 6 de la rue Taranne (situé à l'emplacement de l'actuel carrefour de la rue des Saint-Pères et du boulevard Saint-Germain). Il habita jusqu'en septembre 1714 dans cet hôtel construit en 1670 sur les plans de Daniel Gittard et presqu'aussitôt loué au duc Claude, son père.

Ensuite, et jusqu'en octobre 1746, sa résidence parisienne était rue Saint-Dominique (actuelle numéro 218 boulevard Saint-Germain, où une plaque rappelle que Saint-Simon y rédigea une partie des Mémoires). L'hôtel, comme seize autres maisons voisines, avait été édifié par les Jacobins à la fin du dix-septième siècle sur des terrains leur appartenant, tirant de l'ensemble de ces locations un revenu conséquent permettant de financer constructions ou agrandissements de leur couvent, dont l'actuelle église Saint-Thomas d'Aquin était le sanctuaire. Il est intéressant de relever qu'à partir de 1736, Montesquieu habita vis-à-vis l'hôtel Saint-Simon. On sait que Montesquieu et Saint-Simon se fréquentèrent et que le Spicilège garde trace d'au moins deux visites de Montesquieu à La Ferté.




De fin 1746 à octobre 1750, Saint-Simon occupa l'hôtel situé au numéro 17 de la rue du Cherche-Midi (autre plaque sur la façade de cet hôtel bien conservé), qu'il louait aux Bénédictines du Saint Sacrement. Cependant celles-ci ayant décidé de vendre l'hôtel au marquis de Rothelin, Saint-Simon fut contraint de déménager de nouveau.




Il s'installa alors dans l'hôtel Desmaretz, rue de Grenelle où il mourut; cet hôtel, mitoyen du couvent de Panthémont, fut détruit peu avant la Révolution. Il occupait l'emplacement de l'actuel hôtel Maillebois, au numéro 102.


Bien entendu, au moins jusqu'à la mort du Régent, Saint-Simon résidait le plus souvent à Versailles, d'abord dans l'appartement de son beau-père, le maréchal de Lorge, puis, grâce aux nouvelles fonctions de son épouse, qui fut nommée en 1710 dame d'honneur de la duchesse de Berry, dans un bel appartement situé dans le Gros Pavillon, séparant les deux cours de l'aile Nord. Par ailleurs, Saint-Simon possédait, dans Versailles, l'hôtel - sans doute assez modeste et où lui-même résida peu - que son père avait fait construire en 1686, derrière les Grandes Ecuries, à l'emplacement de l'actuel numéro 38 avenue de Saint-Cloud, et dont il ne subsiste rien.

En outre, très attaché à son château de La Ferté, il y séjournait régulièrement à Pâques, profitant de ce séjour pour faire retraite à la Trappe pendant la Semaine sainte, et durant l'été et l'automne. De 1723, date marquant la fin de la Régence, à 1743, année de la mort de la duchesse, Saint-Simon réside la moitié de l'année à La Ferté.


Photos : William della Rocca